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- A. E. P. P. G. F. -

Orgueil des puissants… épreuve des humbles…

11 Avril 2023, 13:10pm

Publié par luc

 

Le lecteur me pardonnera un propos teinté de parti-pris…

---§---

  Quand l’orgueil régissait l’action les puissants, les sujets d’autrefois avaient beaucoup à craindre d’eux ; les administrés d’aujourd’hui l’ont tout autant de nos gouvernants.

Dans la gestion de la réforme des retraites, la suffisance des uns confrontée à l’intransigeance des autres engendrent une crise profonde. L’attitude du pouvoir a outré l’opinion publique… La perte de confiance, confirmée par un indice en chute libre, est éloquente ; elle traduit un rejet de l’autorité publique par une grande partie des citoyens.

Incidemment, les circonstances de cette affaire me rappellent le déclin brutal d’un monarque de la Bible.

L’Ancien Testament, nous rapporte l’histoire du roi Roboam, dont l’orgueil et la fatuité le privèrent d’une bonne partie de son royaume… (1)             

Lors de son accession au trône, ce jeune roi reçut en audience les chefs du peuple conduits par un certain Jéroboam.  Ces derniers vinrent lui demander d’alléger les charges que son père, l'illustre roi Salomon, avait imposées au peuple afin de consolider son royaume. Les chefs du peule conditionnèrent leur docilité à la satisfaction  de leur revendication.          

Intelligemment, le roi reporta sa réponse sous trois jours. Roboam eu la bonne idée de consulter les ’’vieillards’’, conseillers du roi Salomon. Ceux-là en hommes politiques expérimentés lui firent cette recommandation : « Si aujourd’hui tu rends service à ce peuple, si tu leur cèdes, et si tu leur réponds par des paroles bienveillantes, ils seront pour toujours tes serviteurs.»(ch.12,verset 7)               

Cependant cet avis ne combla pas la soif d’autorité du jeune roi. Aussi Roboam rechercha-t-il l’opinion des jeunes gens qui l'entouraient et avaient grandis avec lui, autrement dit, ses courtisans… Ces derniers le conseillèrent en le caressant dans le sens du poil. Ils flattèrent son égo par cet avis : «... tu leur parleras ainsi -lui dirent-ils- : Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père. Maintenant, mon père vous a chargés d’un joug pesant, et moi je vous le rendrai plus pesant ; mon père vous a châtiés avec des fouets, et moi je vous châtierai avec des scorpions. » (ch. 12 verset 10-11)

Une recommandation qui flatta l’autoritarisme du souverain novice. Il nous est dit que Roboam  ‘’laissa le conseil que lui avaient donné les vieillards et répondit durement aux chefs du peuple’’.

La conséquence est immédiate. Le peuple et leurs chefs firent sécession. Dix tribus sur douze  rejetèrent la souveraineté du roi Roboam. Le schisme fut consommé quand ils désignèrent pour roi Jéroboam leur leader. « Tout Israël ayant appris que Jéroboam était de retour, ils l’envoyèrent appeler dans l’assemblée, et ils le firent roi sur tout Israël. La tribu de Juda fut la seule qui suivit la maison de David » (ch. 12 verset 20).

Le roi David, monarque guerrier, par ses batailles, consolida les frontières de son royaume. Son fils, le sage, intelligent et prévoyant Salomon, constructeur du temple de Jérusalem, en politicien avisé, affermit l’unité de la nation et conforta la puissance du royaume.

Salomon transmit à son fils un état solide, structuré, puissant, respecté et craint. Il suffisait à Roboam de marcher dans les pas de son père et de son grand père en s’appuyant sur leurs conseillers 

Par orgueil, attaché au pouvoir de la fonction plus qu’aux obligations de celle-ci, méprisant le peuple et ses représentants, Roboam perdit en un rien de temps la confiance de son peuple. Il provoqua une sédition qui lui coûta les 10/12ème de son Etat. La Bible dit : « L’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute… L’orgueil de l’homme l’humiliera,…. » (2) Ainsi il advint de Roboam.

           J’ose ici entrevoir quelques similitudes entre cette époque et les moments que nous vivons aujourd’hui.

Nous traversons une période critique, ponctuée de violences et autres incidents engendrés par la controverse sur la réforme des retraites. Les opposants sont dans la rue et se confrontent aux forces de l’ordre. Les plus extrémistes multiplient les affrontements.

Comment en est-on arrivé là ? Par l’absence d’une concertation authentique, vraie et sincère ! Les uns n’ont eu de cesse que d’imposer leur point de vue, parfois avec morgue, quand les autres se sont dressés en défenseurs intransigeants du peuple laborieux.

            J’ai écouté des débats parlementaires, suivi des polémiques parsemées d’invectives. J’ai entendu les allégations péremptoires de certains, les démonstrations non moins catégoriques d’autres. J’ai relevé quelques affirmations peu convaincantes, même douteuses, le tout dans un langage qui sonnait parfois faux…

La Bible dit : « La langue fausse hait ceux qu’elle écrase, Et la bouche flatteuse prépare la ruine… Que te donne, que te rapporte Une langue trompeuse ? … La lèvre véridique est affermie pour toujours, Mais la langue fausse ne subsiste qu’un instant. » (3)     

De tout cela j’ai surtout retenu, lors de leurs interviews, l’opinion d’anciens ministres ou premiers ministres. Unanimement, ceux-là reprochent à nos gouvernants la manière dont ils ont géré cette affaire… Ils critiquent leur entêtement, leur mépris de la représentation ouvrière, la nébulosité de leur explications etc… Deux phrases reviennent souvent : « Ils sont hors sol… On ne gouverne pas contre le peuple mais avec le peuple… ». Jugement largement partagés !

N’est-elle pas singulière La similitude entre la situation de Roboam et celle de nos dirigeants ?

Par orgueil, suffisance ou arrogance, nos autocrates politiques ont ignoré les aspirations d’une majorité de concitoyens. En imposant leur vision par des procédés contraignants, nos gouvernants se sont aliénés la confiance une grande partie de leurs administrés et leurs délégués. Ils les ont braqués. Conséquence : réprobation, contestation, grève, manifestations, violences, etc…

Les enquêtes, les sondages, les extrapolations électorales confirment une défection massive des électeurs du pouvoir en place.

Le ‘’peuple ‘’ se détournerait-il de ses dirigeants et de son prince ?    Monsieur Macron serait-il le nouveau Roboam et Madame Le Pen le nouveau Jéroboam ?    

Finalement, on mesure combien le roi Salomon disait vrai lorsqu’il écrit dans le livre de la Bible nommé ‘’ l’Ecclésiaste’’: « Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. »(4)

Luc

(1) La  Bible, 1er  livre des Rois, du chapitre 11, verset 42 au chapitre 12 verset 20.

(2) La Bible, livre des proverbes chapitres 16, verset 18, et 29, verset 23.

(3) La Bible, livre des Proverbes chapitres 26, verset 28, et 12, verset 19. + Livre des Psaumes n° 120, verset 3.

(4) La Bible, livre de l’Ecclésiaste, chapitre 1er, verset 9.

 

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C
Apres les diverses épreuves, covid, crise énergétique, guerre en Ukraine, maintenant la réforme des retraites, c'est beaucoup à digérer. Il devient de plus en plus difficile dans ce monde de rester tranquille, d'accepter, on se sent complètement démuni. La retraite est cette goutte qui fait déborder le vase. Mais ne nous en prenons pas aux forces de l'ordre. Nous sommes tous dans le même bateau, au contraire redoublons de prière pour les autorités. N'oublions pas que c'est un commandement de la Bible. Ayons cette espérance qu'un monde meilleur reste à venir.
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B
Effectivement, que de distance entre le pouvoir et les citoyens ! J'apprécie ce verset de l'écriture qui dit "tout Israël et Juda aimaient David parce qu'il sortait et rentrait à leur tête" 1Sa 18.16, qui nous montre la proximité entre le futur roi et ses sujets ! Belle leçon de l'histoire !
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L
Je ne me souvenais plus de ce verset. Ta remarque est très pertinente. En effet quelle belle leçon de l'histoire pour nos gouvernants. Puissent-ils en tirer profit...