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- A. E. P. P. G. F. -

Violences illégitimes : plus de 200 policiers sous le coup d’une enquête administrative ou judiciaire…

13 Juillet 2019, 14:24pm

Publié par Luc

  1. Avant les élections européennes, l’info la plus commentée était la mise en examen de policiers pour violences illégitimes lors des manifestations des gilets jaunes…

les élections sont passées ; la fièvre médiatique est retombée ; on en parle plus… Cependant l’instruction judiciaire se poursuit.

Pendant plusieurs semaines, au plus fort des manifs,

plus particulièrement à la suite de blessés chez les manifestants, des détracteurs de tout poil ont tenté de judiciariser le maintien de l’ordre collectivement et individuellement. Pendant un temps l’autorité d’état a protégé ses agents contre ceux qui dénigraient la violence des méthodes policières. Puis à la veille des élections européenne, à grand renfort de commentaire et de publicité, on annonce la mise en examen pour violences et blessures illégitimes de plusieurs agents ayant participé au maintien de l’ordre…

Comme il est rare que des poursuites judiciaires soient lancées pour des faits de rétablissement de l’ordre, l’annonce m’a interloqué plus en raison du contexte politique que du fond.

2. A quelques semaines des élections européennes,

tandis que la droite avait le vent en poupe, l’autorité politique se déclarait ferme et protectrice des forces de l’ordre. Il fallait bien séduire un électorat de droite supposé d’ordre sans grand succès d’ailleurs dixit les sondages…

A la veille des élections tout change.

Les mêmes autorités paraissent lâcher les policiers. On ouvre des enquêtes administratives et judiciaires. Tout se passe comme s’il importait de donner quelques gages à un certain peuple de gauche. D’ailleurs des commentateurs y ont vu un calcul politique…

3. Le buzz médiatique est retombé.

Pour autant tout n’est pas fini pour les agents mis en cause. Loin s’en faut ! Pour eux une épreuve commence avec des conséquences plutôt douloureuses…

  • L’instruction judiciaire est déjà un moment pénible et douloureux pour le citoyen lambda mis en cause.

Cela l’est bien plus encore pour un agent des forces de l’ordre. L’épreuve s’avère souvent désastreuse pour sa carrière, pour sa famille et lui-même. Un policier ou un gendarme mis en examen, combien même il serait lavé de tout soupçon, ne sortira jamais indemne d’en telle épreuve… Toute sa vie familiale, sociale, professionnelle, en sera ravagée et le mot n’est pas trop fort…

L’on aura beau arguer de la présomption d’innocence, l’expérience m’a appris que la mise en examen d’une personne résonne toujours dans l’inconscient collectif comme une présomption de culpabilité, à plus forte raison quand il s’agit d’une autorité publique, d’un policier ou d’un gendarme.

Dans son quartier on saura très vite qu’il ‘’est accusé’’ ; ses amis se détourneront de lui ; ses relations avec les autres seront tendues. A l’école ses enfants seront harcelés ; le conjoint sera brocardé…

S’il n’est pas suspendu administrativement, on l’affectera à des tâches sans responsabilité… Il sombrera dans un état plus ou moins dépressif. Ses relations matrimoniales se dégraderont pour finir parfois en divorce… et peut être en suicide…

Ces fonctionnaires qui auront à répondre aux questions des enquêteurs de l’IGPN, ou de l’IGGN et des juges d’instruction, seront marqués comme au fer rouge pour le restant de leur vie…

  • Que leur reproche-t-on ?

Un excès de violence lors d’interventions de maintien (plus exactement de restauration) de l’ordre voulues et commandées par l’autorité supérieure légitime… Ils sont individuellement mis en cause pour ‘’ violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique…’’

Certes, il arrive que les violences déployées dépassent la limite de l’acceptable.

Il n’est pas question ici de légitimer la violence ni de la justifier mais de la comprendre, de l’expliquer sinon de l’excuser. Il s’agit avant tout de témoigner quelque sympathie, quelque compassion, quelque indulgence à ces collègues traduits devant la justice et dont la vie sera à jamais perturbée…

Lorsque vous avez passé des heures à être injurié, ciblé par toutes sortes de projectiles, des plus avilissants (tomates pourries, œufs avariés, excréments etc…) aux plus dangereux comme des pavés, des barrières, des bombes agricoles, des cocktails Molotov, etc…, quand vient l’ordre de charger vos réactions peuvent être disproportionnées…

Lors des manifestations des gilets jaunes,

les provocations et les agressions contre les unités de maintiens de l’ordre ont systématiquement dépassée les limites conventionnelles…

 

  • Les autorités politiques, les médias,

ceux dont la parole compte, ont exigé des policiers et gendarmes exténués et accablés, de se comporter en toutes circonstances comme des surhommes, d’une manière qu’eux même en seraient incapables…

Au début des manifs on a critiqué la passivité des forces de l’ordre pour endiguer les destructions…Puis on leur a reproché un excès de brutalité…

Si quelques-uns ont eu des propos plus compréhensifs à l’égard des forces de l’ordre, personne n’a fait preuve de réelle mansuétude à l’égard de ceux que l’on poursuit pour des violences et blessures illégitimes, condamnés avant même d’être jugés.

Que n’a-t-on pas vilipendé l’agent qui a retourné un pavé.

 

Le tollé provoqué par l’usage de gaz lacrymogène, pour disperser une quarantaine de manifestants qui bloquaient un pont, ce 30 juin à Paris, démontre que, quoiqu’elles fassent, quel que soit le moyen ou la technique employé, les forces de l’ordre seront toujours critiquées et ses agents passibles de poursuites judiciaires… Pour les détracteurs, les CRS ont agressé des gens qui manifestaient pacifiquement… Je ne suis pas sûr que les milliers de gens qui empruntent ce pont chaque jour, obligés de se détourner, qualifient cette manif de pacifique…

Quoiqu’il en soit, l’enquête demandée par le ministre de l’intérieur ne me rassure pas quant au devenir des CRS concernés, et moins encore l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris du chef de ‘’ violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique.

 

4. Assurément, ces événements feront évoluer la doctrine en matière de maintien de l’ordre.

La force publique devra revoir ses méthodes, plus souvent qu'on ne le pense... Pour autant, puisque le pli est pris, les agents resteront individuellement à la merci de la moindre plainte ou d’une quelconque défaillance collective ou individuelle. Ils auront toujours ou mal exécuté les ordres ou mal interprété les directives ou péché par excès de zèle...

Je crains qu’à n’être soutenus qu’avec parcimonie, les agents des forces de l’ordre ne deviennent timorés au point, comme le disait l’un de leurs responsables syndicaux, au point qu'un jour '' ils n’ouvrent leurs boucliers…’’

Collègue, si la tentation ’’ d’ouvrir ton bouclier’’ te prend alors permets-moi ce conseil qui m’avait été donné au début de ma carrière par un chef sage : « Fais le job pour lequel tu es payé ; pas plus mais pas moins non plus ! ‘’ Un conseil judicieux qui m’a évité bien des déboires… ‘’ Si tu fais de l’excès de zèle, un jour ou l’autre tu dépasseras la limite et ça te retombera sur la tête… Si tu ne fais pas ton job, par paresse, par indolence ou par dépit, ta conscience te le reprochera et tes collègues t’en voudront. Au final tu en pâtiras… »

Collègue, médite ces proverbes de la Bible :

Proverbes 15/19b : « … le sentier des hommes droits est une route bien aplanie. »

Proverbes 28/14 : « Heureux l’homme qui a constamment la crainte de faire du mal, mais celui qui s’obstine tombera dans le malheur. » (version semeur)

Luc

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D
"Excellent article, qui touche bien le fond du problème. Les temps sont beaucoup plus difficiles qu'à l'époque où nous étions en activité (pourtant pas si éloignée). La très haute hiérarchie est tenue par des carriéristes (la-haut tout au sommet), et forcément ce sont toujours les lampistes qui trinquent, puisque en cas de problèmes, ils ont forcément "pas compris les ordres, ou mal interprété les directives". Cependant, il est vrai reconnaissons le, que nous avons tous connu au cours de notre carrière certains collègues (une très faible minoritié) qui parfois avaient besoin d'être recadré, car ils avaient tendance à outrepasser leur droits. <br /> <br /> Enfin, nous ne sommes que de passage dans ce pauvre monde, et notre espérance est fort heureusement ailleurs ... "<br /> <br /> Dominique
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C
Dans le métier de gendarme de policier quand nous sommes au maintien de l’ordre, nous sommes sous le commandement d’autorités qui elles même sont assujetties au Préfet. Il faut garder son sang froid et ce n’est pas toujours facile de rester maitre de soi quand on est pris à parti violemment, quand les repos et/ou congés sont supprimés pour protéger la population et les biens. <br /> Le soutien de la population est nécessaire pour pouvoir assurer cette partie du métier est humain. Puis quand des personnes mal intentionnées viennent se mêler aux manifestants tout peut dégénérer en un instant. <br /> <br /> Avant de condamner attardons nous à l’aspect humain. Combien parmi nous aurait déjà craqué s’il avait subit ne serait-ce qu’une once de ce que des policiers et gendarmes endurent sur le terrain. C’est un métier difficile et au combien mal compris. Au lieu d’accabler ces hommes qui exercent un métier bien difficile, soutenons les. <br /> <br /> <br /> Pensons à Jésus. Toute sa vie il a fait le bien et pourtant à la fin il a été insulté, agressé, frappé et pour finir cloué à la croix. Aurions nous été de ceux qui voulaient qu’il soit crucifié, ou aurions nous demandé sa relaxe ?<br /> <br /> Faisons preuve de compassion envers ces héros qui défendent personnes et biens au péril souvent de leur vie, de leur famille, et soutenons les au lieu de les enfoncer
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