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/image%2F0976309%2F20240114%2Fob_4e37fb_croix-16-1-1-jpg.jpg "LES \"SOLA\", UNE AFFIRMATION DE NOTRE FOI (1517 - 2017)")
LES "SOLA", UNE AFFIRMATION DE NOTRE FOI (1517 - 2017)
S'il y a bien un événement que nous ne pouvions passer sous silence, c'est le 500ème anniversaire de la naissance de la réforme...En cette occasion, notre ami Dominique, nous propose un rappel des cinq fondements sur lesquels s’est construit le crédo des Reformés, et autour desquels s'articulent les professions de foi des protestants évangéliques... Lisons-le !
Voici, en cette année 2017, le protestantisme vient de célébrer ses 500 ans. C'est en effet en 1517 qu'est fixé le début de la réforme, marqué par l'affichage, le 31 octobre, des 95 thèses de Martin Luther sur la porte de l'église du château de Wittenberg.
De la réformation découlent cinq affirmations centrales, communément appelées les "sola" : sola scriptura, sola gratia, sola fide, solus Christus, et soli Deo Gloria, dans lesquelles nous, Protestants Évangéliques, héritiers et au bénéfice des réformateurs, nous retrouvons pleinement. Aussi les quelques lignes suivantes seront bien volontairement centrées sur ces fondamentaux de la foi que constituent les "sola".
1 - Sola Scriptura, à savoir " l'Écriture seule ". L'un des grands principes de la réformation est l'affirmation que toute doctrine et toute pratique normative chrétienne doit se fonder sur le canon de l'Écriture Sainte (la Bible) et uniquement sur elle, à l'exclusion de toute autres sources. C'est l’expression d’un attachement aux 66 livres du canon biblique originel. Les réformateurs, hier, et les protestants évangéliques aujourd’hui rejettent, en les qualifiant d’apocryphes, les livres que dans un second canon le catholicisme romain a inclus dans le texte sacré en les déclarant inspirés. Affirmer cette vérité fondamentale, c’est aussi s’insurger contre la notion de ‘’ tradition de l’église’’, selon laquelle des articles de foi, ou des dogmes seraient normatifs sans être tirés de l'Écriture dès lors qu’ils émanent de l’enseignement formulé par les papes et les conciles ; par exemple le purgatoire, le sacrifice de la messe, le trésor des indulgences, les secours des saints, et toute la mariologie… Nous autres Évangéliques, à la suite des réformateurs, affirmons que la Bible est inspirée de Dieu, et que par conséquent l'Écriture Sainte est notre seule source d'autorité en matière de foi, et de vie.
2 - Sola Gratia, à savoir "Par la Grâce seule". Cette formule exprime la réalité clairement affirmée par la Parole de Dieu) : ‘’ C’est par la grâce, en effet, que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi ; vous n’y êtes pour rien, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des œuvres, afin que nul n’en tire orgueil ‘’ (Ephésiens 2 : 8-9 …version TOB).
Les protestants s'opposent ainsi à l'enseignement de l'église catholique qui prône également un salut au mérite, par de bonnes œuvres.
‘’La grâce seule’’ est aux antipodes de l’idée que le paradis puisse se gagner, s’acquérir en suivant les rites et les commandements d'une entité religieuse. La grâce toute entière nous renvoie au salut qui nous est offert par Jésus-Christ au Calvaire.
La grâce c'est l'Amour insondable de Dieu qui, dans toute dans sa plénitude incommensurable se traduit par ce mot araméen "Tetelestaï".
‘’ La grâce seule ‘’ c'est le présent de Dieu à quiconque croit. Il offre ce salut non pas au mérite, mais gratuitement au pécheur qui se repent, en le déclarant justifié par la foi en la rédemption que Christ nous a acquise à la croix par son sang.
3 - Sola Fide, à savoir " Par la foi seule ". Dieu nous offre son salut par grâce, gratuitement, sans que nous ayons à le mériter ou à l'acheter. La
Bible déclare que ce salut s'obtient " par le moyen de la foi ", c'est à dire "à travers la foi", comme l'exprime si bien Stéphane Guillet : '' Cette foi ne devient opérante au salut, que si le cœur du pécheur s'ouvre à l'Évangile, se laisse traverser par la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, ne résiste pas à l'appel de Dieu, et donne son plein assentiment. La foi est donc une capitulation inconditionnelle devant le Seigneur, un refus de poursuivre le combat, l'abdication de toute résistance du "Moi".
‘’ Sola Fide ‘’ a pour corollaire le renoncement à se croire capable de se sauver soi-même par des œuvres caritatives, de piété, aussi méritoires soient-elles, ou encore par la mortification, l’ascétisme, la réclusion. D'ailleurs en constatant sa propre incapacité Martin Luther a dit à ce sujet " Si jamais moine a été sauvé par sa moinerie, je suis celui-là ".
‘’ La foi seule ‘’ est une confiance qui se traduit par un abandon total à l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, car "Dieu "résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles".
Affirmer le ‘’ sola fide ‘’, c'est prendre Dieu au mot, c'est littéralement croire Dieu, et non pas croire en Dieu. C'est aussi protester devant le monde, et je dirais même la création entière, que c'est bien " par grâce que nous sommes sauvés, par le moyen de la foi, et que cela ne vient pas de nous, c'est le don de Dieu" (éphésiens 2/8-9)
4- ‘’ Solus Christus ‘’ à savoir " Par le Christ seul ". C'est ici l'affirmation solennelle qu'il n'y a qu'un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme. La Parole toute entière déclare que Christ est le seul médiateur, le seul chemin, le seul nom par lequel nous pouvons être sauvés, le seul rédempteur. Par le ‘’ solus Christus ‘’ les réformateurs s'opposaient à la conception du clergé romain pour qui les prêtres associés au sacerdoce de Christ sont aussi des médiateurs de la grâce, par l'inutile et prétendu sacrifice qu'ils pensent offrir à Dieu chaque jour en faveur des vivants et des morts.
Cette affirmation ‘’ Solus Christus ‘’ s'oppose également à toute forme supposée de médiation de Marie, des saints qui intercéderaient journellement au ciel pour nous, et avec nous sur la terre. A fortiori le ‘’ solus Christus ‘’ dénie au Pape le titre de vicaire de Christ….
Affirmer le ‘’ solus Christus ‘’ c'est déclarer qu'en Christ seul nous avons obtenu accès auprès du Père, par le pardon de nos péchés. Qu'en Jésus seul nous pouvons nous tenir devant l'Éternel, le prier et l'appeler "Notre Père". C'est reconnaître que sans Jésus nous ne pouvons rien faire, car l'homme ne peut se sauver lui-même, et qu'en Christ seul nous recevons les bienfaits du salut, et la vie éternelle.
5 - ‘’ Soli Deo Gloria ‘’ à savoir " A Dieu seul la Gloire ". Par ces mots nous reconnaissons que ce qui a un peu de valeur dans nos vies vient uniquement de Dieu, car nous n'avons aucun mérite. A Dieu seul revient la gloire, car qu'avons-nous que nous n'ayons reçu de Lui ? Rien ! Absolument rien ! Tout est grâce, tout est faveur imméritée, tout est cadeau du Très Haut. Ainsi que le dit notre ami André Boulagnon "Avec tout, l'homme ne peut rien faire, tandis qu'avec rien, Dieu peut tout faire". Nos vies sont dans sa main, et notre salut ne vient que de Lui seul.
Rendre à ‘’ Dieu seul la gloire’’, c'est confesser notre limite, notre incapacité, notre mortalité, et affirmer qu'il est l'Éternel régnant d'âge en âge, le Dieu Omniscient, Omniprésent, Omnipotent. Professer "A Dieu seul la Gloire" c'est dire avec force que ce Dieu tout puissant qui s'est fait homme par amour pour nous, mérite Lui seul notre adoration, et qu'aucune créature, aucun objet, aucune idole ne doit la
recevoir: c'est à Dieu seul que nous la réservons.
En conclusion :
Cinq siècles après la Réforme, comme le firent nos ancêtres en la foi, il convient de rester attaché fermement à l'Écriture, afin d'éviter les dérives en ces temps souvent troublés, car "Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n'a point Dieu" (2 Jn 1:9).
Méfions-nous donc comme de la peste de toutes ces nouveautés, qui émergent dans certains milieux en périphérie du "protestantisme évangélique classique". Méfions-nous de ces pseudo-pasteurs, de ces gourous prêcheurs d’une théologie et de doctrines édulcorées, trompeuses, spirituellement mortifères mais si attrayantes comme l’évangile de prospérité, le mesmérisme, où le sensationnel se mêle aux révélations extra bibliques ou prophéties hétérodoxes… Ces déviations séduisent les âmes mal affermies et les ignorants en quête d’une autre spiritualité. Jésus lui-même avait mis en garde ses disciples : ‘’ Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs ‘’ (Matthieu 7:15). Et l’apôtre Pierre d’enfoncer le clou par cette déclaration : ‘’ Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront sournoisement des sectes pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dérèglements, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux. Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses, eux que menace depuis longtemps la condamnation, et dont la ruine ne sommeille point. ‘’ (2 Pierre 2:1-3)
- Aux uns, je dirais : souvenons-nous des serviteurs de Dieu qui de génération en génération nous ont transmis la Parole de Dieu.
Imitons leur foi, sachant que cette Parole ne change pas, car "Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement". Demeurons fermes, comme nos aînés l'ont été avant nous en des temps de persécutions bien plus terribles que cela ne l’est en notre époque dans notre pays de France… Demandons à Dieu de nous accorder par-dessus tout le discernement et la sagesse. Ne nous écartons donc en rien des enseignements de la Bible…
Puissions-nous toujours affirmer haut et fort à l'instar de Martin Luther devant la diète de Worms en 1521: "Ma conscience est prisonnière de la Parole de Dieu ... Je ne puis autrement... Que l'Éternel me soit en aide. Amen’’
- Aux autres, je dirais : attention qui vous voulez écoutez !
Voulez-vous écouter les pernicieux, les trompeurs, les discoureurs qui vous racontent des fadaises pour votre perte ou bien ce que Dieu dit par la Bible, sa parole, selon qu’il est dit : ’’... Toute l’Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice… Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs… ‘’ ( 2 Timothée 3:16 et Hébreux 3 :15).
Dominique
P.S : Si Martin Luther est à juste titre honoré comme père de la réforme, n’oublions pas quelques-uns de ses contemporains qui ont apporté une immense contribution à la réforme tels Ulrich Zwingli à Zurich, , Jean Calvin à Paris et Genève, Martin Bucer à Strasbourg, ou encore Guillaume Farel, Théodore de Bèze, Pierre Viret et d'autres encore…
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